La cafetière rouge, par Jean Deyrolle
Musée des Jacobins et Maison à PondalezMorlaix
Beaux-arts - Histoire

D’ origine bretonne, Jean Deyrolle avoue son admiration pour les Nabis – notamment pour Sérusier – et pour Dufy. Cette veine lyrique et chaleureuse s’affirme dans ses toiles jusqu’en 1944, époque à partir de laquelle il se tourne vers l’abstraction. L’ascendant des Cubistes (Braque, Gris) se lit aisément dans son œuvre.
Nulle signification symbolique particulière dans La Cafetière rouge, hormis le parti pris de la simplicité, qui nous propose un regard poétique sur le quotidien. Les choix stylistiques trahissent l’influence des mouvements majeurs du début du siècle.
On peut songer aux Fauves ou aux Naïfs : fraîcheur, éclat presque méditerranéen de la couleur pure et de la lumière, goût des lignes qui dansent sur le plan, ne gardant qu’une perspective élémentaire.
Mais c’est plutôt des Nabis qu’il faudrait rapprocher cette ornementation graphique qui joue sur la contamination entre le motif et le décor : les objets et les fruits se marient avec la nappe, elle-même associée au décor végétal qui investit avec fantaisie l’ensemble de l’arrière plan.
La composition (lignes et accords chromatiques) est juste assez réfléchie pour souligner cette transgression sans briser la tonalité spontanée de l’ensemble.
B.B. Musée de Morlaix