Lucien Simon est connu comme peintre de scène de genre et de portrait. Ses sujets seront les figures et les silhouettes de sa vie familiale et son quotidien en Bretagne. Il démarque ses composition lumineuses des impressionnistes, en utilisant une palette de bruns, d’ocre et de noirs pour représenter des scènes partiellement éclairées d’une lumière artificielle, ce qui lui vaudra d’être associé par la critique au groupe des peintres de la “bande noire”, mouvement artistique qui regroupe Charles Cottet, Emile-René Ménard et André Dauchez.

Cette composition illustre parfaitement le travail de l’artiste, puisque les deux seules sources lumineuses de la toile mettent en valeur le peintre et son modèle, nous laissant à peine distinguer le reste de l’atelier laissé dans l’obscurité. Lucien Simon place le spectateur non pas face à l’œuvre en train d’être créée, mais plutôt face à l’artiste en train de travailler : la concentration dont fait preuve l’artiste, le pinceau sur la toile, alors qu’il observe le modèle constituent le point central de la composition. Par ailleurs, la lumière qui baigne le premier plan met en valeur la carnation du modèle et contribue à modeler son corps de façon presque sculpturale, son visage demeurant, quant à lui, dans la pénombre, à l’inverse de la figure de l’artiste qui se retrouve seule dans la lumière.