Ce plat et ce gobelet en argent sont particulièrement représentatifs de l’orfèvrerie française et des modèles produits à l’époque de leur fabrication. Ils ont été réalisés à Dinan par le maître orfèvre Jean-Joseph Falguière, comme en témoigne le poinçon, avec une fleur de lys surmontant une hermine encadrée de ses initiales, frappé sur ces deux objets.

Cet artisan est également connu pour avoir occupé la fonction de sous-fermier des droits du contrôle de la marque d’or et d’argent. À ce titre, il fera marquer, de 1744 à 1775, l’ensemble de la production d’orfèvrerie dinannaise de poinçons de contrôle : de charge (indiquant la ville), de décharge (prouvant le paiement de la taxe d’Etat), et à partir de 1753 s’ajoute le poinçon de jurande (permettant de connaître la date de fabrication).

Le plat présente les armoiries gravées de ses propriétaires, François-Louis Ferron du Chesne et sa femme, Marie-Victoire de Lesquen. Sa structure, de forme circulaire à six contours moulurés, est similaire à celle des assiettes, mais ses dimensions sont supérieures, afin de pouvoir présenter sur la table des rôtis et des gibiers.

Le gobelet reprend la forme des gobelets du début du XVIIIe siècle. La gravure sur le corps du gobelet indique l’identité de son propriétaire, Porée, qui pourrait être le nom d’une famille de négociants et armateurs de Saint-Malo. L’usage du gobelet était multiple : pour la boisson ou pour l’eau de la toilette, l’argent ayant des vertus purificatrices sur l’eau.