De l’ombre à la lumière – gravures « inédites » de Jean Moulin, alias Romanin
Exposition

Jean Moulin (1899-1943) - Série « Enfant prodigue » - Eau-forte, 18,1 x 13 cm - Tirage d’Yves Doaré, 2023, d’après la matrice en cuivre – Musée des beaux-arts de Quimper, photographie de Frederic Harster
À l’occasion de la commémoration des 80 ans de la disparition de Jean Moulin en juillet 1943, le musée révèle au public un ensemble de plaques de cuivre gravées de sa main, dont certaines sont inédites (non tirées sur papier). 3 épreuves de chacune de ces matrices ont été tirées par l’artiste-graveur et peintre quimpérois Yves Doaré. En 1975, la sœur de Jean Moulin, Laure, léguait au musée un fonds conséquent d’œuvres exécutées par son frère lorsqu’il était sous-préfet à Châteaulin, entre 1930 et 1933. Grâce à ce legs, Quimper est l’un des deux musées en France – avec celui de Béziers – à présenter cette facette moins connue de la personnalité de Jean Moulin qui se fit connaître, en tant qu’artiste, sous le pseudonyme de « Romanin ».
À l’occasion de la commémoration des 80 ans de sa disparition en juillet 1943, le musée révèle au public un ensemble de plaques de cuivre gravées de sa main, dont certaines sont inédites (c’est-à-dire non tirées sur papier). Le musée ayant vocation à diffuser et à faire connaître les œuvres qu’il conserve, il a été décidé – de concert avec les ayants droit de Jean Moulin et la Bibliothèque nationale de France – de procéder au tirage de trois épreuves de chacune de ces matrices. L’opération a été confiée à l’artiste-graveur et peintre quimpérois Yves Doaré. La série a pour thème la parabole du Fils prodigue, inspirée de L’Évangile selon saint Luc ou plus vraisemblablement de la réinterprétation qu’en fit André Gide en 1907.
Jean Moulin, né à Béziers mais dont les racines familiales étaient provençales, situe les scènes extérieures dans un décor typique de cette région. Par le choix d’un sujet aux connotations familiales, empreint de tendresse filiale, par certains traits des personnages, ces images revêtent sans nul doute un caractère autobiographique. Cette lecture ne fait que renforcer l’émotion qu’elles suscitent en connaissant le destin tragique de Jean Moulin. La taille modeste des cuivres, le trait fin, parfois à peine esquissé et la place laissée à la réserve, plaident en faveur d’une datation aux alentours de 1931-1932. Cette période correspondrait aux premiers essais de Jean Moulin dans le domaine de la gravure.