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Hayter et l’atelier du monde : entre surréalisme et abstraction

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Stanley William Hayter, Paysage anthropophage, 1937, huile sur toile, collection privée, © DR – © Adagp, Paris, 2021

Le 12 février dernier aurait du s’ouvrir au musée des beaux-arts de Rennes une exposition consacrée à un peintre graveur méconnu mais très influent auprès des avant-gardes artistiques d’une bonne partie du XXe siècle : Stanley William Hayter. Né en Angleterre en 1901, celui-ci ouvre à Paris en 1927 un atelier de gravure appelé “Atelier 17” qui verra de nombreux artistes pratiquer la gravure. Pablo Picasso, Juan Miro, Vieira da Silva, Nina Negri, Helen Phillips, Alberto Giacometti ou encore Louise Bourgeois sont autant d’artistes qui ont pu s’y initier à la gravure, expérimenter et en faire un moyen d’expression et de création sans cesse renouvelé. Hayter laissa ainsi une empreinte importante dans le renouveau de la gravure au vingtième siècle et dans l’influence exercée par celle-ci sur les autres médias : peinture et sculpture notamment, à la croisée entre surréalisme et abstraction.

Stanley William Hayter à New York, 1947-1948, © DR

Dans le contexte que l’on connaît, l’exposition ne peut ouvrir pour le moment. Nous vous dévoilons une partie du contenu de celle-ci dans cet article, en espérant son ouverture prochaine. Découvrez également ci-dessous l’émission CultureClub de TV Rennes, qui vous invite dans l’exposition en compagnie de Laurence Imbernon, conservatrice au musée et commissaire de l’exposition :

Rassemblant des œuvres de près de soixante-dix artistes, l’exposition s’intéresse à la fois à l’œuvre de Hayter, entre peintures et gravures,  mais également au rôle joué par l’Atelier 17 dans l’effervescence artistique du siècle : un carrefour où échangeaient et expérimentaient les protagonistes de nombreux courants artistiques tels que le cubisme, le surréalisme ou encore l’expressionisme abstrait. L’exposition est divisée chronologiquement en trois sections : de 1927 à 1939 au cours d’une première période parisienne, de 1940 à 1950 lors de la période newyorkaise de l’Atelier 17 et enfin de 1950 à 1964, avec le retour de l’atelier à Paris.

Maria Helena Vieira da Silva, Buisson ardent, 1938, burin, Comité Árpád Szenes-Vieira da Silva, Paris, © Rennes, Musée des beaux-arts de Rennes, photographie Jean-Manuel Salingue, 2021 – © Adagp, Paris, 2021

Dès 1927, Hayter enseigne dans son atelier la gravure auprès de nombreux artistes, chacun y développant ses recherches artistiques et procédés créatifs propres : Dalla Husband la xylographie, Yves Tanguy l’eau-forte, Anton Prinner un procédé de son invention jouant avec les négatifs et positifs. On retrouve notamment dans les créations de cette période et les œuvres exposée, chez Hayter comme chez ses contemporains, la préoccupation et les violences de la guerre civile en Espagne : cités assiégées, animaux en proies à la violence, rouges sang.

Gabor Peterdi, Taureau qui charge (Charging Bull), 1939, burin, courtesy of Dolan/Maxwell © Rennes, Musée des beaux-arts de Rennes, photographie Jean-Manuel Salingue, 2021 – © DR

En 1939, c’est une autre guerre qui pousse Hayter à fermer l’Atelier 17 à ferme à Paris et à réinstaller un atelier du même nom à New York, où de nombreux surréalistes européens exilés se retrouvent. Les échanges artistiques et les recherches techniques continuent, évoluent avec par exemple l’invention par Hayter d’un procédé d’impression en couleurs simultanées en un seul passage. C’est toute une génération d’artistes américains qui est influencée par le contact de l’Atelier 17, d’Hayter et des artistes qui s’y retrouvent : Pollock, Motherwell ou encore Alice Trumbull Mason, pour ne citer qu’eux. La couleur s’introduit dans les gravures, les motifs et les préoccupations évoluent, avec un intérêt accru pour la volumétrie, l’espace et son occupation.

Anita Heiman, Naturaja, 1949, vernis mou, aquatinte, sérigraphie, collection privée © Rennes, Musée des beaux-arts de Rennes, photographie Jean-Manuel Salingue, 2021 – © DR

En 1950, cinq ans après la fin de la guerre, l’Atelier 17 est de retour à Paris. Parmi d’autres courants, le surréalisme y est toujours bien présent et en perpétuelle recherche, avec entre autres représentants Wilfredo Lam et André Masson. Des artistes du monde entier continuent de s’y croiser : Pierre Alechinsky, Gail Singer, artistes japonais… On y superpose désormais dans les gravures différentes couleurs, on y mêle la virtuosité dans la taille aux hasards de la morsure, on s’essaye à des procédés toujours renouvelés tout en continuant à pratiquer les techniques déjà éprouvées.

Stanley William Hayter, Les Erinnyes, 1957, burin, impression en noir et en jaune, collection privée © Rennes, Musée des beaux-arts de Rennes, photographie Jean-Manuel Salingue, 2021 – © Adagp, Paris, 2021

C’est tout un pan de l’histoire de l’art occidental que met en lumière cette exposition, à l’aune du parcours de cet artiste décédé en 1988, William Hayter,  qui aura vu passer dans son atelier pendant plusieurs décennies des artistes de tous les horizons venus se former, expérimenter, confronter leurs expressions et échanger autour du médium qu’est la gravure, au coeur de la création du siècle. Cette exposition est programmée jusqu’au 23 mai 2021. Si les portes des musées rouvrent d’ici là, il s’agira de ne pas la louper !