En juin dernier, un coup d’arrêt avait été porté au projet de musée d’histoire maritime de Saint-Malo avec l’abandon du projet architectural envisagé avec le cabinet d’architecture Kengo Kuma. Dans le communiqué de presse signalant cet arrêt et le justifiant par un coût estimatif des travaux trop important, le maire de la ville signalait avoir « d’ores et déjà mobilisé son équipe et les services municipaux pour mener une nouvelle réflexion permettant de conserver un projet ambitieux, tout en veillant à maîtriser le budget de la Ville ». Un an s’est écoulé depuis et le nouveau projet prend forme, mené par une équipe étoffée. Après le recrutement d’un conservateur l’été dernier, une chargée des publics et de l’action culturelle, une chargée d’exposition et une régisseure des collection ont notamment été recrutées pour participer, avec l’équipe déjà présente, à la relance du projet menée sur plusieurs fronts.
Premièrement, le musée, qui ne dispose actuellement pas d’espaces d’exposition permanents, présentera “hors-les-murs” et à partir du 22 octobre prochain, l’exposition Tous marins !, qui s’intéresse à la relation des Malouins et Malouines à la mer, hier et aujourd’hui. La Route du rhum, fameuse course à la voile, s’élancera d’ailleurs quelques jours après l’ouverture de l’exposition. Pour l’occasion, l’équipe du musée appelle les habitants de la cité corsaire à se plonger dans les greniers, archives ou histoires familiales afin d’en ressortir des objets qui pourraient révéler un lien avec l’histoire maritime de la ville et auraient leur place dans l’exposition. Chacun peut ainsi proposer des objets à exposer en contactant le musée (musee@saint-malo.fr ou par téléphone au 02 51 21 10 24). Une belle manière de renouer avec le public après la fermeture de la maison du projet l’année passée.
Parallèlement à la préparation de l’exposition, la construction de réserves nécessaire à la conservation des collections se dessine. Le musée conserve 12 000 objets, issus du musée d’histoire de la ville, du musée du long cours Cap Hornier et des produits de fouilles de deux épaves sous-marines appartenant au ministère de la culture. Ceux-ci datent du 5ème au 21ème siècle et ont trait à l’ethnologie, à l’archéologie, aux beaux-arts ou encore aux arts graphiques. Pour conserver et préparer ceux-ci au mieux en vue de leur exposition, de nouvelles réserves ouvriront normalement à l’été 2024 à Saint-Malo, ZAC des Fougerais, dans un bâtiment de 1100 m² (dont 645m² dédiés à la conservation). Réalisées par le groupement Hugues Fontenas architectes, elles devraient voir leur première pierre posée durant l’été 2023.
Pour ce qui est de l’écrin qui accueillera ces collections et permettra de les présenter au public, les choses se précisent également. Un site devrait être choisi avant la fin de l’année 2022 pour accueillir le musée. Plusieurs emplacement sont à l’étude, dont le site des anciens silos, où était prévu le précédent projet et le site de l’école nationale supérieure maritime, intra-muros, qui quittera ses locaux prochainement. Une mission d’étude de programmation et de faisabilité a été lancée afin de choisir l’emplacement optimal. En fonction du projet scientifique et culturel et de l’étude des publics réalisés parallèlement, des analyses architecturales et muséographique seront ensuite faites avant de rentrer dans la phase de construction. La pose de la première pierre du musée est prévue à l’été 2025. Ce musée d’histoire et de société pourra ainsi interroger l’histoire maritime de Saint-Malo et les questionnements contemporains liés à la mer.
De nombreux chantiers sont par ailleurs en cours dans le cadre de ce projet global : réactualisation du projet scientifique et culturel, création de l’offre de médiation -notamment auprès des scolaires- et d’une politique des publics, ouverture d’un site internet et d’un portail des collections, restauration des collections… Le travail ne manque pas et le futur musée prend forme !