« Je ne savais pas qu’il y avait un musée sur l’île et c’était une découverte formidable de rentrer dans cet univers un peu sombre, avec ces optiques, cette lumière, je pense que je l’ai toujours, j’ai toujours cette même sensation que la première fois que j’y suis allée ». Mélanie Thomas ne se doutait pas, en découvrant le musée des Phares et Balises d’Ouessant au cours de vacances entre amis, qu’elle travaillerait pour celui-ci plusieurs années durant et qu’elle y mènerait de nombreux projets. Après avoir travaillé un temps avec la conservatrice Rose Legrand sur les collections du musée, Mélanie fut nommée responsable de la mission du Centre national des Phares en 2017. Elle part aujourd’hui vers de nouveaux horizons, toujours finistériens, mais un peu plus au nord, à Morlaix, en tant que directrice du musée de la ville.
Au cours de ces années consacrées aux Phares et Balises, Mélanie a eu la responsabilité de nombreux projets. Quatre expositions ont été réalisées sous sa responsabilité : Phare de Kéréon, un siècle dans le courant ; Phares dans la tempête ; 24 éclats par seconde, le phare au cinéma et Gardiens, à table !. Entre 2017 et 2021, elle a également conduit le projet du « Signal », centre d’interprétation consacré au patrimoine scientifique et technique des Phares et Balises également tourné vers la sécurité en mer et la navigation de demain. Celui-ci fut finalement arrêté lorsqu’il entrait en chantier sur le port de commerce de Brest.
En parallèle, Mélanie a piloté le projet de rénovation du musée des Phares et Balises d’Ouessant qui comprend la réécriture du parcours permanent et l’ouverture d’espaces jusque là inaccessibles au public : les anciens logements de gardiens, le bureau du maître de phare, la cour d’honneur mais surtout le phare du Créac’h lui-même et son chemin de ronde au panorama à couper le souffle sur l’île et l’océan. Elle a porté cette rénovation avec le souci constant de l’histoire du lieu, à la fois de travail et de vie pour les familles des gardiens, mais aussi en tant que musée ancré dans une tradition qui lui est chère, celle des écomusées défendue et inventée par Jean-Pierre Gestin, fondateur en 1988 du musée des Phares et Balises d’Ouessant : « La relation entre l’outil de travail et les hommes, on la retrouve de façon très forte avec ces objets qui étaient bichonnés, entretenus par les gardiens de phares ».
Responsable d’une rénovation c’est être garante d’un héritage. Mélanie a multiplié les hommages à l’histoire du musée, du phare du Créac’h et à Jean-Pierre Gestin : publication de Musée des Phares et Balises, une histoire ; créations sonores 30 ans, 30 histoires et Le Créac’h, monument d’histoires (en cours de diffusion).
Enfin, ce phare-musée est aussi intrinsèquement lié à sa collection, souvent décrite comme la plus belle d’Europe pour ce patrimoine des Phares et Balises. Le Département du Finistère est dépositaire de la collection historique des Phares et Balises, aujourd’hui du Secrétariat d’État chargé de la Mer, depuis l’ouverture du musée. Mélanie a œuvré pour que le Département en devienne affectataire, un pas de plus pour sécuriser le musée dans la gestion de ses collections, qui s’est considérablement enrichie sous la houlette de Mélanie : que ce soit du côté des beaux-arts avec l’acquisition de dessins, tableaux, photographies, esquisses des artistes Félix Benoît, Jean-Paul Jappé, Xavier de Langlais. Mais aussi des objets du patrimoine des phares liés notamment aux activités des fabricants d’optiques au tournant du 20ème siècle ou de la radio navigation.
Tout cela, sans oublier son souhait d’insérer le musée au sein d’échanges et de réseaux, celui de la Fems auquel le musée adhère désormais, et celui de Bretagne musées, auprès duquel elle s’engage avec conviction. Merci à elle pour cette énergie et ces compétences investies et dont bénéficiera désormais le musée de Morlaix !