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Le Musée des beaux-arts de Brest se déploie hors les murs pour 2026

Après une année de fermeture, le Musée des beaux-arts de Brest vient d’inaugurer l’exposition « Jan Krizek, itinéraire d’un solitaire » le 2 décembre dernier à la médiathèque des Capucins. Retour en trois questions sur cette exposition hors les murs ainsi que sur le travail mené par l’équipe du musée avec Annabelle Doisy, la chargée des expositions temporaires.

 

  • Qui est Jan Krizek et pourquoi le Musée des beaux-arts de Brest lui consacre aujourd’hui une exposition ? 

Jan Krizek est un artiste tchèque majeur du 20e siècle (1919-1985), dont les œuvres sont essentiellement composées de dessins, estampes, aquarelles, peintures mais aussi de sculptures. Durant sa jeunesse en Tchécoslovaquie, il se montre déjà très intéressé par la pratique du dessin, ce qui l’amène à entamer en 1938 des études à l’École des Beaux-Arts de Prague, toutefois rapidement interrompues par le début de la Seconde Guerre mondiale.

À ses 29 ans, en 1947, il part à Paris pour la première fois à l’occasion d’un voyage d’études. À la suite de ce dernier, il décide de rester vivre en France, avec son épouse Jirina. Dès ses premières années sur le sol français, il participe à plusieurs expositions collectives et certaines lui sont également entièrement consacrées. Associé à l’Art brut, au groupe des surréalistes, ou encore au mouvement de l’abstraction lyrique, Krizek se construit rapidement un entourage artistique foisonnant, et reçoit l’appui de nombreux critiques d’art comme Michel Tapié et Charles Estienne. Même s’il côtoie plusieurs mouvements artistiques, il ne s’en revendique jamais et a toujours développé un art spontané et universel, ce qui justifie le titre de l’exposition que nous avons choisi « Jan Krizek, itinéraire d’un solitaire ».

Les collections du musée des Beaux-Arts de Brest conservent environ 120 œuvres de l’artiste, cela s’explique par les liens étroits entre Jan Krizek et Charles Estienne, critique d’art d’origine brestoise qui soutient son travail et lui propose notamment de séjourner quelques semaines dans le Finistère pour découvrir le territoire breton et s’en inspirer pour sa création. Dans les années 1980, René Le Bihan, alors conservateur du musée, tient une correspondance écrite avec l’artiste jusqu’à son décès en 1985, qui donna lieu à un don d’un ensemble important d’œuvres d’arts graphiques par Jirina, sa femme, au musée.

 

  • Initialement prévue au Musée, cette exposition « hors les murs » a finalement été accueillie au sein des Capucins, dans la médiathèque François Mitterrand. Pouvez-vous nous rappeler le contexte et expliquer tout le travail mené par votre équipe à cette occasion ? 

Touché en début d’année 2025 par une infestation fongique qui concerne plusieurs œuvres du parcours permanent, le bâtiment du musée a été contraint de fermer ses portes aux publics pour une longue durée. L’exposition devait initialement prendre place dans la salle d’exposition du musée, mais ce projet n’a pas pu voir le jour compte tenu de la situation sanitaire. Néanmoins, la conception de cette exposition était sur le point d’aboutir, et nous avions à cœur de mettre en lumière cet artiste, dont nous avons redécouvert une partie importante des œuvres que nous conservions lors d’un chantier d’art graphique démarré en 2023.

L’ensemble de l’équipe a ainsi travaillé à l’adaptation du projet scénographique initial afin qu’il puisse être accueilli au sein de la salle d’exposition de la médiathèque François Mitterrand – Les Capucins. Pour cela, nous avons dû adapter la liste des prêts associés, issus du Fonds régional d’art contemporain Bretagne (Rennes) et du Fonds régional d’art contemporain – Artothèque Nouvelle-Aquitaine (Limoges), mais aussi le corpus issu de nos collections.

En parallèle, un vaste chantier des collections mobilise l’équipe du musée pour préparer le déménagement des œuvres vers le nouveau pôle de conservation dont la livraison est prévue en 2029. Cette situation entraîne donc la suspension de tout mouvement d’œuvres, y compris dans le cadre de l’organisation d’exposition temporaires. Pour cette raison, des reproductions fidèles des œuvres d’arts graphiques de nos collections sont exposées. Le travail scénographique et graphique a également été impacté, et les prestataires ayant travaillé à la première version du projet, nous ont accompagnés dans le chantier de réadaptation.

Ce projet a permis aux équipes du musée de raffermir ses liens avec le réseau des médiathèques de Brest et plus particulièrement l’équipe de la médiathèque François Mitterrand – Les Capucins qui nous accueillent sur un site exceptionnel.

 

  • Quels accompagnements sont proposés aux visiteurs ? Des médiations sont-elles prévues pour des groupes spécifiques ?

La visite est libre et gratuite aux horaires d’ouverture de la médiathèque et est accessible aux personnes à mobilité réduite, jusqu’au 1er mars 2026. Souhaitant ouvrir une première porte d’entrée vers l’univers de Jan Krizek, nous accueillons tous les publics. Mais l’exposition est aussi pensée pour être pleinement accessible aux familles et aux jeunes publics puisqu’elle invite petits et grands à découvrir les œuvres de manière ludique au travers d’un parcours dédié. Un livret-jeux accompagne la visite et propose énigmes, défis et observations amusantes. Un espace créatif complète l’expérience, offrant ateliers de coloriages, tampons, memory et même jeu de piste afin de favoriser une exploration active et conviviale de l’exposition.

Des visites guidées sont également organisées pour le grand public aux dates suivantes:

  • Jeudi 15 janvier à 17h
  • Samedi 31 janvier à 15h
  • Jeudi 12 février à 15h
  • Samedi 21 février à 15h

Durée : 1h – Tout public – Gratuit

Retrouvez les modalités d’inscription sur le site web du musée ou au 02 98 00 80 80.

Crédits : Jan Krizek, Sans titre, 1958, linogravure sur papier, collection du musée des Beaux-Arts de Brest métropole (c) Didier Olivré.

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