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Collections révélées : Mary Piriou, un regard intime sur la Bretagne

Depuis 2021, des accrochages se succèdent au musée de Pont-Aven dans le cabinet Gauguin au niveau 3 pour valoriser la collection du musée. Régulièrement, les équipes sortent des réserves peintures, dessins, estampes et mettent en lumière une donation, un thème ou un artiste. Pour cet automne, du 22 septembre au 7 janvier 2024, c’est l’artiste Mary Piriou (Morlaix, 1881- Paris, 1956) qui est mise à l’honneur, en hommage à Madeleine Rigoussen, nièce de l’artiste et généreuse donatrice.

Mary Piriou fait partie de ces femmes artistes dont l’œuvre, pourtant vectrice de modernité, est restée trop longtemps méconnue. Peintre indépendante de la Bretagne, de son peuple et de sa nature, elle ne s’est jamais cantonnée à un seul dogme artistique. « Je n’ai d’autre doctrine que l’amour de la Nature et la culture de ma sensibilité ». Née en 1881 à Morlaix d’une mère pianiste et d’un père pharmacien de la Marine, Mary Piriou témoigne dès le collège d’une appétence pour le dessin et la peinture, soutenue par son père, amateur d’art. En 1902, elle rejoint son frère aîné Adolphe à Paris et suit les cours de Lucien Simon à l’Académie Julian tout en s’inscrivant en parallèle à l’Académie Colarossi. À l’Académie de la Grande Chaumière, elle apprend la sculpture auprès d’Antoine Bourdelle.

Elle ne réussit pas le concours d’entrée à l’École des Beaux-Arts en 1906. Mary s’installe alors dans la maison familiale de Pont-Aven (Park an Dero) et parcourt la Bretagne, source de multiples inspirations. Dans les années 20, ses œuvres sont exposées dans des galeries parisiennes réputées comme la galerie Georges Petit ou la galerie Marzan. Après 1923, elle ouvre un cours de dessin et de peinture à Brest et répond aux commandes des galeries et particuliers. En 1927, elle réalise un décor pour la salle à manger du Grand Hôtel-école Ar Vro à Saint-Cast. Elle finit par épouser son ami d’enfance Henry Bazin en 1935. De nombreuses œuvres de l’artiste disparaissent suite aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale et à un incendie de son atelier de Dinan. À la mort de son mari, elle fait construire en 1951 une petite maison à Pont-Aven (Baradozic). Elle meurt à Paris en 1956, durant une ultime exposition à la Maison de la Bretagne.

« La riche et neuve palette de l’impressionnisme m’attira tout d’abord ; mais dans son unique souci de la couleur et de l’effet, cette école me parut manquer de solidité et ne traduire que des formes par trop fuligineuses. En réaction, je me rapprochai de l’école synthétiste, recherchant, par la préoccupation des volumes et la simplification des aplats, plus de solidité dans la forme. Par une fusion enthousiaste des deux écoles, je laissai librement courir mon pinceau au gré de mon inspiration, toujours ardente devant la variée beauté de la nature et les multiples aspects de la vie » (Mary Piriou, 1925).

Cet accrochage a été réalisé sous l’égide de l’équipe du musée, par Killian Paul, étudiant en Master 2 de l’IUP Patrimoine, Université de Quimper. Il présente un don récent d’une œuvre de Mary Piriou par la famille de l’artiste, sa palette de peintre, une dizaine de tableaux, dessins et estampes, des photos de son père, des partitions de son frère, et des gravures de son amie Félicie Herr.

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