Le tourisme se développe fortement dans l’Entre-Deux-Guerres, parallèlement au chemin de fer, notamment en Bretagne. Ici, ce sont les attraits de la vallée du Gouessant, dans les Côtes d’Armor, qui sont vantés. Les chemins de fer d’Orléans et de l’État font appel au cours des années 1920-1930 à quelques grands illustrateurs qui offrent à l’affiche touristique un nouvel épanouissement. Avec eux le motif occupe désormais toute la surface de l’affiche. Les chemins de fer d’Orléans et de l’Etat font appel au cours des années 1920-1930 à quelques grands illustrateurs qui offrent à l’affiche touristique un nouvel épanouissement. Avec eux le motif occupe désormais toute la surface de l’affiche.
Bien que les illustrations demeurent narratives, leurs traits s’affranchissent d’un réalisme trop prenant. Influencés par le japonisme, ils osent les perspectives improbables, des formes simplifiées et s’amusent avec les reflets d’eau. Leurs palettes colorées s’ouvrent aux teintes plus chaudes et chatoyantes, ou à l’inverse à des teintes plus pastel qui soulignent la douceur du climat breton. Les affiches dans lesquelles domine le paysage évoquent souvent une atmosphère bucolique : ici sur les bords du Gouessant, paissent tranquillement quelques moutons devant une nature magnifiée.
Aujourd’hui, le Gouessant, fleuve côtier qui se jette dans la Baie de Saint-Brieuc, est tristement célèbre pour la pollution régulière de son estuaire par des algues vertes échouées en décomposition. La présence de celles-ci est causée par les importants apports en nitrates issus des eaux du Gouessant, dont la concentration en une telle teneur est elle-même liée aux pratiques agricoles en amont. En se décomposant, ces algues dégagent du sulfure d’hydrogène, gaz potentiellement mortel à l’inhalation. 36 sangliers ont ainsi été retrouvés morts dans cet estuaire en 2011. Un joggeur y est mort en 2016. Une réalité qui est donc aujourd’hui bien loin du paysage bucolique que l’on observe ici.
