Cette peinture, intitulée En forêt le givre, met en scène deux personnages au milieu d’une clairière, dans un paysage blanchi par le givre. Mais que font-ils ? À l’orée d’une forêt, deux personnages s’activent. L’un entretient un grand feu, à gauche. L’autre, au premier plan, à droite, a l’air de se réchauffer auprès d’un plus petit foyer, en compagnie d’un petit chien, à côté de ce qui semble être une hutte.
Ces deux personnages sont des charbonniers : leur métier est de récolter du bois et de le réduire en charbon pour le vendre afin d’alimenter les forges et autres fourneaux, qui fonctionnaient au 19ème siècle grâce à cette ressource. La réduction du bois se fait dans une charbonnière, que l’on observe à gauche. Les personnes pratiquant ce métier étaient réputées pour être pauvres et avoir une vie relativement misérable et difficile au fond des bois, vivant dans des habitations précaires, comme on l’observe ici.
Léon Le Goasbe de Bellée, est né à Ploërmel, en 1846, dans une « ancienne » famille bretonne. La vie et la carrière de cet artiste demeurent obscures. Il participe activement aux Salons, de 1870 à 1891, à Paris. Peintre et graveur (plus particulièrement aquafortiste), il travaille dans la forêt de Compiègne, au Nord de Paris. Cette huile sur bois est exposée au Salon et achetée par l’État en 1879, l’année même de sa création. C’est à l’issue de cette manifestation parisienne que le tableau arrive à Vannes.