La poterie est inscrite dans l’environnement quotidien de Méheut. Elle nécessite argile (terre rouge) et kaolin (terre blanche) et fait émerger une série de conflits sur l’usage des ressources. Suivant l’histoire politique, les nominations de préfets et des maires, l’usage commun des terres vagues confisquées à la révolution (landes, pacages, bois) est régulièrement remis en question par la figure aristocratique locale. Les potiers, qu’on appelle à l’instar des chapeliers lamballais les « rouges » défendent par différents moyens les droits de prélèvement de la terre, de passage ou de pâture.
Au milieu du 20ème siècle, les auteurs constatent cependant : « Aujourd’hui si l’on quitte la route nationale pour passer par La Poterie, on craint de s’être fourvoyé dans un village abandonné. […] L’unique rue de La Poterie est ainsi bordée de pignons de torchis qui se fendent, s’éboulent sur des nappes d’orties et de monceaux de pots cassés ». Face à une concurrence économique et productive qui s’accentue, les tentatives d’apprendre des faïenceries dont les productions « flattent les touristes » échouent et les conditions de travail font conclure à une potière « les ouvrières manqueront avant la terre ».