La Bretagne était le navire amiral de la flotte française lors de la Guerre d’Amérique (entre 1778 et 1783). Vaisseau à trois ponts, armé de 100 canons, il est construit à Lorient, puis à Brest en 1766. Après le désastre de la Guerre de Sept ans (entre 1756 et 1763), Louis XV lance la reconstruction d’une marine de guerre. Afin de la financer, le secrétaire d’État à la Marine, Étienne-François de Choiseul, sollicite les villes et provinces françaises, qui pourront donner leur nom à un navire si elles en financent la construction.
La réalisation de 17 vaisseaux et d’une frégate est ainsi assurée. La Bretagne propose la construction du plus gros navire : un vaisseau de trois ponts. Sa conception est confiée à Antoine Groignard, ingénieur constructeur de la Marine. Lancée à Lorient en 1764, la construction est interrompue l’année suivante, puis transférée dans l’arsenal de Brest. À la différence du modèle, le vrai navire avait, comme figure de proue, un lion portant les armes de Bretagne. Le vaisseau subit une reconstruction en 1777 et voit son armement porté à 110 canons ; sa coque est doublée en cuivre en 1781.
La Bretagne prend part au combat d’Ouessant, le 17 juillet 1778, considéré comme le premier combat naval de la Guerre d’Amérique ; elle est alors commandée par Louis Gouillouet d’Orvilliers. Renommée Révolutionnaire en 1793, elle est endommagée en 1794 lors d’un combat au large d’Ouessant ; elle est finalement détruite deux ans plus tard.