Comptant parmi les plus grands artistes vénitiens de la Renaissance aux côtés de Titien et de Tintoret, Véronèse donne ici une interprétation particulièrement originale de ce sujet. L’épisode lui offre d’abord l’occasion de mettre en scène un monumental nu féminin. L’œuvre illustre l’un des épisodes les plus populaires de la mythologie. Ayant offensé les dieux, la reine Cassiopée est condamnée à leur sacrifier à intervalle régulier une jeune fille. La sentence est d’autant plus cruelle qu’elle doit commencer par sa propre fille Andromède. Celle-ci est attachée à un rocher et offerte en pâture à un monstre marin. Heureusement, le jeune Persée, épris de la belle princesse, vient à son secours et pétrifie le monstre avec la tête de la Méduse qu’il avait tuée au préalable. La masse rocheuse sombre à laquelle Andromède est attachée s’ouvre sur un vaste paysage marin au fond duquel surgit une ville imaginaire peuplée de petites figures rapidement esquissées. C’est devant ce panorama qu’a lieu le combat entre Persée, qui surgit du ciel, et le monstre, qui émerge des flots. L’artiste a choisi d’éliminer deux éléments traditionnels de cette scène : la tête de la Méduse et Pégase, le cheval ailé de Persée. Le héros est simplement muni de sandales et d’un bonnet ailé.