Cette oeuvre, peinte par Albert Durand en 1889, représente le portrait d’une femme de profil, à demi détournée du spectateur. Cette oeuvre a été sélectionnée par le collectif Dépostures de femmes. Ce collectif, interlocuteur privilégié du musée d’art et d’histoire de Saint-Brieuc, porte un regard situé, nouveau, critique sur les collections du musée d’art et d’histoire de Saint-Brieuc, soulignant souvent le regard masculin, et parfois les attentions, comme ici celle portée par le peintre à cette « femme mûre, riche de ses expériences qui n’a plus rien à prouver ou à justifier ». Composé principalement par des femmes qui se réunissent maintenant depuis près de trois ans, le groupe Dépostures de femmes cherche à interroger les façons dont apparaissent les figures féminines en général et plus précisément dans les musées. Chacune, chacun y va de sa pâte, sa pratique et sa sensibilité pour constituer un collectif réflexif qui, en se pensant comme un espace de parole, se construit et s’exerce. Sans faire partie du Musée d’art et d’histoire de Saint-Brieuc, elles et il se pensent comme un trait d’union entre le dedans et le dehors en prenant le temps de donner suite à l’invitation qui leur a été faite, de créer le futur espace du musée où il sera question d’aborder des interrogations autour de la mise en exposition des corps féminins. Et justement, lasses des représentations patriarcales qui constituent pour beaucoup les collections muséales, elles ont isolé ce portrait de femme dans les collections qui, rien que par son titre, en dit long sur la représentation des âges de la vie dans la peinture du 19ème siècle.
