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Alambic de marque Deroy

Un alambic est un appareil de distillation de matières premières principalement utilisé pour obtenir des alcools. L’alambic présenté ici appartient à Aimé Briand, distillateur ambulant à Saint-Aubin-d’Aubigné, en Ille-et-Vilaine. Apprenti chez un patron en 1924, il se met à son compte en 1938 et achète un alambic d’occasion de marque Deroy, immatriculé en 1927. En 1950, afin d’améliorer le rendement de sa machine, Aimé Briand fait ajouter par les établissements Boullé à Bain-de-Bretagne plusieurs pièces (colonne de rectification, régulateur de chauffe flottant, changement de réfrigérant). Plus tard, ayant constaté que les bouilleurs de cru préfèrent venir les jours de pluie afin de travailler aux champs quand il fait beau, Aimé Briand fait monter une toiture en tôles.

L’attelage, initialement prévu pour les chevaux, est progressivement adapté au tracteur. Tous les ans, Aimé Briand prend soin de badigeonner son réfrigérant d’huile afin d’éviter qu’il ne s’oxyde et de peindre la chaudière avec une peinture d’aluminium. L’alambic destiné à la distillation des alcools est fait uniquement en cuivre à l’exception du corps de la chaudière qui est en tôle de fer. C’est un des rares métaux à exister à l’état natif. il semble avoir été le premier à avoir été employé par l’homme. Sa couleur rouge et sa brillance donnent à l’objet un aspect précieux

Le cuivre est le matériau le mieux adapté à la fabrication des alambics et à la distillation des alcools, pour plusieurs raisons. Il ne s’oxyde pas, préservant l’eau-de-vie d’un goût non désiré ; Il présente une haute conductivité thermique, permettant aux vapeurs de circuler sans se condenser avant le réfrigérant ; Il est malléable, donc facilement mis à la forme d’une cuve ; Le cuivre permet la brasure à l’étain pour la réparation et l’étanchéité.

Si la distillation du cidre semble s’être développée en Normandie dès le 18ème siècle, elle ne s’impose dans les exploitations agricoles bretonnes qu’à partir de la seconde moitié du 19ème siècle. Malgré l’importante production de cidre, la distillation n’est alors qu’une entreprise accessoire qui permet de recycler un cidre trop vieux ou bien un rare excédent. Vers 1920, la production d’alcool connaît une croissance spectaculaire encouragée par la surproduction de cidre, et l’opportunité de valoriser les lies issues des soutirages.

Jusqu’à la seconde guerre mondiale, de nombreuses exploitations se consacrent majoritairement à la production de cidre, très rémunératrice à la proximité des villes. L’habitude s’installe de consommer de l’eau de vie tout au long de la journée, permise par la distillation des cidres invendables. Elle reste bien ancrée jusque dans les années 1960, où elle décline rapidement avec les primes d’arrachage des pommiers.

 

Cartel

Alambic de marque Deroy
1925-1927

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