De 1886 à 1941, Émile Bernard compose, presque chaque année, une quarantaine d’autoportraits, témoins de ses transformations physiques, de ses états d’âmes mais également de ses recherches picturales. Le peintre réalise ici son autoportrait, au regard déterminé et pénétrant, alors qu’il n’a que 22 ans. Il se représente à l’aide d’un miroir devant l’une de ses peintures, présente dans son atelier : Les Baigneuses à la vache rouge. Cet autoportrait contient toutes les caractéristiques du synthétisme, style pictural élaboré à Pont-Aven par Paul Gauguin et lui : formes simplifiées cernées de noir, absence de perspective, aplats de couleurs pures. Cette œuvre s’illustre par son audace et son originalité, mêlant schématisme des formes et intensité picturale.