Jusqu’en 1938, les cœlacanthes étaient connus seulement à l’état de fossiles. La découverte de ce spécimen par un pêcheur comorien a alors été l’une des grandes découvertes zoologiques du 20ème siècle. L’étude de ce poisson permet de comprendre l’évolution des vertébrés. Moins de 200 spécimens ont à ce jour été capturés. L’espèce est actuellement menacée, en danger critique. La pêche et la nvaigation menacent l’espèce. On a cru pendant longtemps que l’espèce avait disparu, appartenant au groupe des sacroptérygiens, qui vivaient il y a 380 millions d’années. La lignée du cœlacanthe s’étend depuis le dévonien inférieur (il y a 410 millions d’années) jusqu’au crétacé supérieur. Les scientifiques croyaient l’espèce disparue depuis 80 Millions d’années.
En 1938, Marjorie Courteney-Latimer, conservatrice du Musée d’East London, annonce la découverte d’un poisson aux allures primitives. Le spécimen vient d’être pêché dans l’estuaire de la Chalumna River en Afrique du sud. Le poisson est confié à l’ichtyologiste James L. Brierley-Smith qui y voit un cœlacanthe jusque-là uniquement connu à l’état fossile.
Après des millions d’années, les cœlacanthes sont demeurés relativement inchangés. C’est un poisson au corps robuste, épais et large recouvert de grosses écailles imbriquées, possédant des nageoires pectorales, pelvienne, anale et dorsale postérieure charnues. Elles se rattachent au corps par des appendices carnés raidis par un os. La nageoire caudale est trilobée, elle présente un contour arrondi et porte en son milieu un pédoncule central qui peut pivoter indépendamment à 90°. Le cœlacanthe possède une forte mâchoire munie de dents émaillées et aiguës. Ce poisson « archaïque » est muni d’un poumon non fonctionnel rempli de graisse, ce qui confirme la double respiration bronchiale et pulmonaire des crossoptérygiens qui leur donnait des possibilités d’évolution soit vers la vie terrestre, soit vers la vie aquatique. Enfin, caractère très rare chez les poissons, les cœlacanthes sont ovovivipares.
Le cœlacanthe vivant est une espèce menacée et peu répandue. La seule population permanente scientifiquement bien connue, le long des côtes de la Grande Comores, ne compte pas plus de 500 adultes. Au large de ces côtes, ces poissons habitent les pentes volcaniques abruptes qui s’étendent entre 150 et 700 mètres de profondeur.
Autrefois, les cœlacanthes étaient capturés accidentellement la nuit, essentiellement à la palangrotte profonde entre 100 et 300 mètres de fond. Après des années de chute dramatique des effectifs, la population semble s’être stabilisée. La Convention des Nations Unies sur le Commerce International des Espèces Menacées a en effet donné au cœlacanthe son degré le plus élevé de protection réglementaire. Aujourd’hui, tout commerce international sur les spécimens pêchés est interdit.
Selon une récente étude, le cœlacanthe, peut vivre jusque 100 ans, mais avec une période de gestation de 5 ans et une reproduction vers 55 ans. Déjà classée en grand danger par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, elle est beaucoup plus vulnérable qu’on ne le pensait.