Très souvent désigné comme « coffre corsaire », cet objet mobilier majoritairement produit à Nuremberg va faire l’objet d’un commerce à travers toute l’Europe occidentale au cours des 17ème et 18ème siècles. Ces coffres réalisés à Nuremberg sont dotés de caractéristiques communes. Parfois imités par des fabricants italiens, espagnols ou français, ces coffres étaient destinés à ranger des biens précieux et ont vraisemblablement été plus utiles à terre qu’en mer. Constitués à l’aide de tôles peu épaisses mais renforcées, ces coffres sont connus pour leur inviolabilité davantage que pour leur ornementation et décor peint. Elle est garantie par la présence d’une serrure factice intégrée le plus souvent dans une rosace, la présence du système de fermeture dissimulé au centre du couvercle ou l’existence de deux anneaux pouvant recevoir une barre de renfort cadenassée. C’est peut-être la raison pour laquelle les désignations de « coffre-fort » ou de « coffre en fer lardé » n’ont pas été retenues au profit d’une attribution maritime — de surcroît, corsaire — incertaine.