Ce canon provient de l’épave du Mauritius, navire de la Compagnie des Indes hollandaises échoué au large du Gabon au début du 18ème siècle. L’artillerie du Mauritius comprenait vingt-huit pièces dont sept étaient richement décorées. Cet exemplaire est une pièce de vingt-quatre livres, d’une longueur de 3,20 mètres, où s’inscrivent les armoiries de la ville de Delft, en Hollande. A la base, une inscription se traduit par : « Coenraad Anthonisz m’a fait à la Haye en 1592 ».
À l’autre extrémité apparait une ceinture crénelée, symbole de la ville imprenable, et un bandeau végétal rythmé par des visages féminins. Au centre, derrière des anses en forme de dauphins, apparaît un cartouche mettant en scène un charpentier dans son atelier, entouré d’outils. Une dédicace témoigne de la contribution apportée par ce corps de métier à la ville de Delft : « Quiconque s’avisera de tourmenter ceux de la ville de Delft devra s’attendre à être servi en pâture au charpentier et à ses compagnons ». Les charpentiers ont d’ailleurs joué un rôle important dans la fabrication des canons en créant, dès le 14ème siècle, des prototypes en bois dur pour faciliter le travail du forgeron ou du fondeur.