Comme nombre d’artistes de cirque, Djita Salomé s’est inventée une légende personnelle véhiculée sur de nombreuses cartes postales. Surnommée “Beauté bleue orientale tatouée” ou “Polychromo vivante”, elle affirmait être égyptienne et avoir été tatouée de force par les Peaux rouges du Dakota. Ses tatouages aux 14 tons différents, couvrant l’intégralité de son corps, auraient nécessité plus de 100 000 piqûres, réalisées avec des aiguilles en or à l’aide d’un procédé électrique.
En réalité, on ne connaît ni sa date de naissance, ni celle de sa mort, mais l’on sait qu’elle est née en Allemagne et qu’elle se produisait déjà beaucoup dans les années 1900. C’est l’une des rares artistes qui possédait son propre stand d’exposition dans les carnavals et foires. Elle a tourné à Berlin, Paris, Londres, New York et Saint-Pétersbourg.
De nombreuses cartes postales sont écrites en français car elle avait beaucoup de succès chez nous. On pouvait l’admirer dans des parcs d’attraction comme le Luna Park à Paris ou au Vogues de Lyon par exemple. Artiste de cirque, de cabaret ou bête de foire, aucune trace sur la réelle personnalité de Djita Salomé. Il est donc difficile d’établir le fait qu’elle soit une artiste précurseuse de la contre culture et du mouvement pop. Mais comme la souligné l’exposition “Tatoueurs tatoués” du Musée du Quai Branly présentée en 2015, elle a certainement contribué à l’histoire du tatouage comme art à part entière