Découverte au cours de la décennie 1840, dans un champ au lieu-dit Carhalo, près de Broons dans les Côtes-d’Armor, cette plaque devait, primitivement, décorer une villa gallo-romaine, peut-être une pièce dévolue aux bains compte tenu du sujet représenté : le dieu Triton faisant face à un hippocampe. Dans l’iconographie traditionnelle, le dieu Triton prend la forme d’un homme dont le corps se termine par une double queue de poisson, il tient dans une main une conque et dans l’autre un gouvernail. Il est associé à l’hippocampe, cheval de mer, qu’il semble vouloir dompter. Le sujet est sculpté sur une plaque en bas-relief, autrefois destinée à décorer l’une des pièces dédiées au bain, au sein d’une villa gallo-romaine. Les murs des habitats de l’Armorique romaine étaient généralement recouverts d’enduits peints, assez monotones : ce genre de plaque de schiste venait rompre ainsi la monotonie des murs. Le choix du schiste pour sculpter ce décor n’est pas anodin, il s’agit d’une roche locale que les sculpteurs gallo-romains travaillaient bien mieux que le marbre qui était, du reste, un matériau importé.