Les paysages en faïence d’Alfred Beau témoignent de la richesse et de la diversité du talent de cet artiste complet. Peintre, illustrateur, dessinateur, photographe, Alfred Beau s’intéresse aux traditions de la Bretagne et puise souvent ses sujets dans ses croquis de paysages ou de personnages. Prenant la direction de la faïencerie artistique Porquier en 1875, il crée un atelier d’ornemanistes, enrichit la palette des céramistes et introduit des thèmes nouveaux, portraits, paysages et costumes bretons (marque PB).
Lui est également confiée la charge de Directeur du Musée de la Ville. Il y crée la galerie ethnographique représentant une sortie de noce en Bretagne, constituée d’un ensemble pittoresque de personnages dont il réalise et modèle lui-même les têtes. Très remarquée à l’époque, cette galerie des costumes bretons est une étape importante dans l’histoire des musées d’ethnographie de Bretagne.
Comme Michel Bouquet, il tente dans l’art de la faïence de rivaliser avec la peinture, grâce à une grande virtuosité technique. Alfred beau est également renommé pour avoir, le premier, imaginé un décor breton, reproduisant sur faïence les « scènes bretonnes » que lui inspirent les gravures d’Olivier Perrin, Hippolyte Lalaisse ainsi que les contes que recueillaient son beau-père, l’écrivain Émile Souvestre. A l’opposé de
ces ornementations, il lance une série « Botanique » ou « à bord jaune », au décor discrètement Art Nouveau dans le genre japonisant.
