Les Étrusques sont un peuple ayant dominé une partie de l’actuelle Italie au cours du premier millénaire avant J.-C. On les connaît notamment aujourd’hui via leur art funéraire, dont fait partie cette urne. La sculpture funéraire en terre cuite connut un élan majeur chez les Étrusques lorsqu’ils adoptèrent la crémation des défunts comme pratique funéraire, déjà pratiquée par les Grecs et les Romains. La facilité d’exécution que permet l’argile favorisa une production en série de coffrets funéraires, dont la forme et les décors se rapportent ici au style des ateliers de Chiusi dans l’Étrurie du nord-est. La défunte Fasti Caineï, fille de Canlia, épouse de Rufe dont le nom est à peine lisible, est représentée sur le couvercle de l’urne, allongée, la tête posée sur des coussins.
Sur la face de la cuve, un bas-relief illustre le duel funeste qui oppose Étéocle et Polynice, thème issu de la mythologie : ne parvenant pas à se partager équitablement le trône de Thèbes, les fils d’Œdipe s’entretuent. À l’issue du combat, le sort réservé à leur dépouille diffère : alors que le régent Créon accorde les honneurs aux cendres d’Étéocle, le cadavre de Polynice est quant à lui abandonné. Cet épisode traite des conséquences de l’avidité du pouvoir mais entre également en résonance avec la question de la mort et du culte funéraire. Une belle relation contenant-contenu est ainsi établie en choisissant ce sujet en tant que motif de l’urne cinéraire.