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Présentation des nouvelles acquisitions

Pont-L'Abbé

Fin avril 2024, l’équipe du musée Bigouden, à Pont-l’Abbé, présentait en conférence publique les acquisitions entrées en 2023 dans les collections du musée, dont voici une sélection ici.

 

Duffle coat, Maison Le Minor, pour femme, années 1960

Il s’agit de l’interprétation d’un duffle coat par la Maison Le Minor de Pont- l’Abbé. Après avoir lancé les fameux kabig, la Maison se tourne vers de nouveaux modèles, tout en conservant ce qui en fait la renommée, à savoir le travail autour du drap de laine, le manteau sans doublure, des finitions impeccables, et les fameux crantages…

Ils reprennent le modèle de la Maison anglaise Gloverall (celle qui avait réalisé le duffle coat du commandant Montgomery). Ils remanient le kabig, notamment son système de fermeture avec l’ajout des brandebourgs et troquent la capuche en pointe pour celle tout en arrondi du duffle-coat anglais.

Si le musée ne possède encore aucun kabig adulte, cette pièce vient illustrer l’une des activités principale de la Maison Le Minor, largement étudiée lors de l’exposition 2019/2020 du musée : « L’épopée bigoudène du prêt-à-porter ».

 

Bonnet de baptême 1870/1880

Moins ornementé que le bonnet entré dans les collections en 2020, ce bonnet– malgré la perte d’un des pans du nœud – possède une soie en relativement bon état. De plus, il conserve encore son sous-bonnet blanc, élément rarement présent. Il s’agit donc d’un très bel exemple de bonnet de baptême des années 1870/80 en Pays bigouden. Il est reconnaissable évidemment à sa rubanerie rouge mais également à sa forme ainsi qu’à la structure de son ornementation. Comme cela se fait couramment chez les Bigoudens, des rubans de Saint-Etienne et de Lyon, ainsi qu’une fine broderie ocre l’agrémentent. Ces bonnets complets et en bon état sont relativement rares.

 

Ensemble traditionnel de petit garçon : gilet et pantalon à pont

Il s’agit d’un très beau plastron ancien, remonté à la manière des petits garçons, probablement à l’occasion de l’inauguration du Monument aux Bigoudens en 1931. Ce fut l’occasion pour toutes les familles pont-l’abbistes influentes de mettre leurs enfants en « costume » et de les faire parader. En photo, Paul Folgoas, le père de la donatrice, le jour de l’inauguration du monument de François Bazin. Paul se trouve au premier rang, troisième enfant à partir de la gauche ; à noter la présence des personnalités politiques de l’époque et de toutes les grandes familles pont-l’abbistes, notamment la Maison Pichavant et la famille Le Minor.

 

Ensemble de travestissement d’enfant, vers 1890, À la Grande Maison, Paris
Gilet, veste, chapeau et « bragou »

Cet ensemble citadin d’enfant ne relève pas du vêtement mais du « travestissement », tel que l’on peut le retrouver dans les catalogues de mode, comme Le magasin des demoiselles, 1859-1860.
La technique de broderie invite à une datation un peu postérieure, probablement 1870/80. Elle est très qualitative, provenant forcément d’un brodeur bigouden œuvrant pour les Maisons Jacob à Quimper ou Pichavant à Pont-l’Abbé.
Ces habits du XIXe siècle témoignent de la participation active des brodeurs bigoudens et bas bretons à l’épopée française de la mode. Ce qui est très intéressant ici, c’est la marque « À la grande Maison, Paris », à l’intérieur du chapeau. Il est très rare que les habits possèdent ainsi des marques.
Nous n’avons trouvé qu’un carton publicitaire de cette enseigne, qui évoque une diffusion sur Paris, Lyon, Marseille, mais également Santiago et Valparaiso au Chili.
La guimpe faisait certainement partie de ce que l’on nomme le semi-confectionné. Mis à part la très qualitative broderie du gilet, l’esthétique du vêtement est vraiment celle du petit bas-breton stéréotypé, sans aucun autre marqueur ; La broderie et le bragou bras semblaient alors suffire. Bien que n’aillant rien à voir avec les modèles bigoudens, la façon reste qualitative, notamment celle du bragou, avec son pont et ses petites poches.
Le Musée Bigouden possède trois ensembles relatifs à ces « travestissements » d’influence sud-cornouaillaise, mais aucun ne possède de broderie aussi qualitative, se rapportant directement au savoir-faire bigouden.

 

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