Le chameau, le « vaisseau du désert », est la figure animale associée aux routes de la Soie. Endurant et résistant, le chameau est la bête de somme la plus appropriée pour les longs et périlleux voyages caravaniers à travers les reliefs escarpés et les déserts arides ou glacés. Il peut couvrir jusque 50 km par jour et porter de 150 à 200 kg de marchandises alors même qu’il arrive à se passer d’eau pendant plusieurs jours et qu’il consomme peu de nourriture. Il faut compter entre huit mois et un an pour qu’une marchandise expédiée depuis Xi’an, en Chine, parvienne à la mer Noire. Les caravanes sont composées de 100 à 500 personnes.
Ce regroupement permet de se prémunir des attaques de pillards. Moulé dans une argile grise et fine, ce chameau en marche, en pleine grâce de sa démarche lente et régulière, a conservé des traces de polychromie. Il porte un tapis de selle et un bât chargé d’objets de nécessité (pichets, outres, toile de tente et couvertures). Sa tête levée, dont la bouche ouverte découvre les dents et la langue, indique le tempérament colérique de l’animal. La tête finement ciselée est caractéristique des sculptures de l’époque des Tang.
Cet objet funéraire accompagnait dans la tombe et l’au-delà un défunt dont il symbolisait la richesse. Ce chameau en marche évoque les mythiques routes terrestres de la soie, reliant l’Asie à la mer Méditerranée, auxquelles ont succédé les routes maritimes empruntées par les vaisseaux des Compagnies des Indes à partir du 17ème siècle.