À la fin du 19ème siècle, Le Faouët accueille de plus en plus de peintres français mais aussi étrangers. C’est lors d’un voyage en Bretagne avec sa famille en 1898 que Guy Wilthew se fait recommander Le Faouët. Faute de place à l’Hôtel de la Croix d’Or (qui accueille habituellement voyageurs et artistes), Guy Wilthew se tourne vers la location de l’atelier du peintre Louis-Marie Le Leuxhe, décédé deux ans auparavant.
Suite à cette découverte, il revient chaque année, passer deux ou trois mois au Faouët, louant une chambre dans la maison Le Leuxhe. C’est dans cette famille d’artistes que le peintre rencontre Marguerite, l’une des 9 filles de la fratrie de 15 enfants, avec qui il se marie en 1909. Cette famille se retrouve dans ses portraits aux côtés de paysages ou de scènes quotidiennes animées par d’humbles Faouétais, dans une maîtrise toute particulière de la lumière.
C’est ce que permet d’illustrer cette scène située à l’intérieur de la chapelle Saint-Fiacre du Faouët, qui possède par ailleurs l’un des plus vieux jubés en bois polychrome de Bretagne. Au centre de la composition, une jeune femme trempe ses doigts dans un bénitier et s’apprête à se signer. Une fillette s’accroche à sa jupe, lançant un regard timide vers le peintre. Toutes deux sont vêtues du costume local avec le capot noir sur la tête. Mort jeune, Guy Wilthew a partagé sa vie et sa carrière entre la Grande et la « petite » Bretagne.