Dans les années 1850, la pêche au thon germon se développa fortement en France, atteignant son apogée dans l’entre-deux-guerres avant de péricliter. L’Île de Groix fut un des principaux ports thoniers en France. La pêche au thon faisait alors vivre énormément de monde. Chaque année, l’été et le beau temps arrivant, en juin, les dundees, (des bateaux de travail à voile), se préparaient pour la campagne thonière. Ils partaient, souvent par groupes de bateaux, à la recherche du thon dans le Golfe de Gascogne et jusqu’au sud de l’Irlande, revenant de temps à autre au port pour décharger leur pêche, jusqu’à l’automne.
Le thon était pêché à l’aide de lignes accrochées à des tangons (des poutres horizontales dépassant du navire), au bout desquelles étaient accrochés des leurres pour appâter le poisson. Ce tableau de Jean Tonnerre représente des thoniers groisillons en pêche, les lignes traînant, accrochées aux tangons qui dépassent des navires, voiles hissées. En premier plan est représenté le bateau Vauban G 664, construit à Binic en 1898 et désarmé en 1926. Jean Tonnerre était peintre et marin pêcheur. Il connaissait ainsi très bien le sujet qu’il peignait.