Découverte en 1984 dans la baie de Douarnenez, l’épave archéologique de Kervigen est aujourd’hui la seule trace matérielle des chaloupes sardinières, pourtant très nombreuses pendant l’âge d’or des conserveries de poisson. Vers 1900, on en comptait au moins 800 dans le seul port de Douarnenez. Elle a permis de de reconstituer ce type de chaloupe. Bien connues par l’iconographie – les évocations les plus anciennes remontent au 18ème siècle – ces chaloupes sont nées d’un savoir-faire local et séculaire qui en fait des bateaux très aboutis.
L’importance de la découverte de Kervigen tient aux détails de son architecture jusque là inaccessible aux spécialistes : une étrave très élancée, fixée à la quille par des tenons et des mortaises ou chevillée à mi-bois, une quille doublée d’une carlingue intérieure, une membrure constituée de couples donnent au bateau son volume et sa forme générale. Ses flancs sont verticaux et son fond relativement plat, lesté par une masse de ciment mêlé à du mâchefer provenant des résidus des usines à gaz. L’étude de l’épave, associée à celle de la documentation iconographique, ont permis à l’association Treizour, fondatrice du Port-musée, d’en proposer une restitution scientifique navigante qui évolue encore aujourd’hui en baie de Douarnenez.