Ce paysage a été peint non loin du Faouët, sur la commune de Priziac, où se trouvent les landes de Guerlédan. Lorsque Louis-Julien Télinge peint La lande de Guélédran, la fréquentation du Faouët par les peintres n’est pas encore à son paroxysme. Elle a pourtant connu une franche accélération dans la décennie 1860 suite à l’arrivée du chemin de fer à Quimperlé, situé à une vingtaine de kilomètres et d’où il est possible de rejoindre Le Faouët en voiture à cheval.
C’est d’ailleurs sur les conseils et parfois en compagnie de ses maîtres que Télinge séjourne au Faouët en 1882 et 1883 après des excursions antérieures en Bretagne. Parmi les scènes de genre ou les monuments (halles, chapelles,…) du Faouët, les paysages ont également été représentés par les peintres.
Une herbe rase, des ajoncs, des roches, un bouquet d’arbres et une petite mare… La Lande de Guélédran, au Faouët (Morbihan), a pour sujet un paysage d’une grande sobriété. Stylistiquement, les nuages en partie ourlés de lumière sont un emprunt à Léon Germain Pelouse. Le toponyme « Guélédran » est une déformation de Guerlédan (en breton, le marais large ou le grand marais), un site proche du Grand-Pont au Faouët, mais appartenant à la commune de Priziac, sur l’autre rive de l’Ellé. Né et mort à Paris, venu au Faouët en 1882 et 1883, le peintre s’attache aux sujets affectionnés par l’un de ses maîtres, Léon Germain Pelouse : chemins, lavoirs et bords de rivière composent une œuvre dépouillée.