Cet objet a été mis au jour dans le cadre de fouilles anciennes menées à l’ancienne abbaye de Landévennec. Il s’agit de l’extrémité d’un bâton pastoral. « Tau » est une lettre de l’alphabet grec, en forme de T. Le décor sculpté est marqué par des influences extra-régionales. Sur la partie supérieure, un petit personnage, assis de profil, est entouré d’un rinceau végétal. Ce motif a pu être rapproché des enluminures présentes sur le cartulaire de Landévennec (datant des années 1047-1055) et de celles des manuscrits normands du début du 11ème siècle. Un chapiteau de l’abbatiale de Jumièges, en Seine-Maritime (datant des années 1040-1050) présente une figure similaire. Le tau de Landévennec semble contemporain de ces productions. Cette datation place la création du tau dans une période importante de rénovation matérielle et spirituelle, sous influence normande et ligérienne, des centres religieux bretons. À Landévennec, cet élan se traduit par une campagne de reconstruction qui s’achève autour de 1050. Comme le cartulaire, le tau pourrait avoir été produit pour marquer l’achèvement de ce grand chantier.