Best NYC Escorts/ Manhattan Escorts girllookup.com Long Island Escorts
X

Deux stèles néolithiques exceptionnelles présentées au public

Actualité des collections

À l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine qui se sont déroulées les 16 et 17 septembre 2023, le musée de la Préhistoire de Carnac a exposé deux statues anthropomorphes datant de l’époque néolithique, toutes deux découvertes en Bretagne : l’une à Guidel (Morbihan) et l’autre à Trévoux (Finistère). Ces stèles sont aujourd’hui présentées dans l’espace permanent du musée. La datation de ces pièces est estimée à plus de 5000 ans avant J.-C..

Dans l’Ouest de la France, seules quatre sculptures anthropomorphes ont été découvertes au total, dont celles-ci, ce qui leur confère donc un statut exceptionnel. Les déchiffrer, c’est-à-dire déterminer leur âge, les interpréter correctement et comprendre l’histoire qui les mène jusqu’à notre époque est un travail de longue haleine. Le musée de Carnac a donc souhaité les exposer dans l’espace permanent,  accompagné de cartels détaillés pour s’attarder notamment sur le contexte de découverte de ces stèles et sur leur processus de restauration, puisque ces pièces ont subi des dommages au fil des siècles dûs à de multiples raisons.

La stèle découverte à Trévoux entre 1970-71 est ici représentée à travers un moulage fait de plâtre et de ciment et plusieurs parties de son histoire nous sont encore inconnues à ce stade. C’est un buste massif en granite. Toutes les faces du bloc ont été régularisées par piquetage. Un fragment a été détaché sur une des faces latérales. La base du bloc n’est pas stable. En l’absence d’étude technique approfondie de l’original, il est difficile de dire si cette statue est complète en l’état ou si le buste n’est que le vestige d’une statue en pied. Cette stèle pourrait être attribuée au 4e millénaire av. J.-C.

Celle découverte à Guidel en 1957-58 a été brisée en plusieurs morceaux au fil de son histoire, la reconstitution présentée au musée est une interprétation basée sur des comparaisons avec des statues préhistoriques similaires, particulièrement celle de Laniscar. Les fragments originaux proviennent de la masse pierreuse d’un tumulus, appelé le tumulus de Kermené. La nature de la roche, la manière dont elle a été travaillée et son usure indiquent l’origine commune des trois morceaux. Aucune marque d’impact ne vient témoigner d’un bris volontaire. En revanche un poli d’usure est visible sur le haut de la tête. Cette sculpture est le résultat d’un véritable projet de statuaire monumentale qui a nécessité des centaines d’heures de travail. Selon Serge Cassen « les raisons de l’incorporation de ces fragments dans la construction du tumulus nous semblent plus prosaïques que symboliques. […] son réemploi nous paraît une simple récupération de matériaux. » Cette hypothèse signifie que la stèle aurait fonctionné en tant que statue à une période bien antérieure à celle du tumulus, vraisemblablement au IVème, voire au Vème millénaire av. J.-C.

Les points communs entre les 4 stèles découvertes dans le Grand Ouest sont que chaque stèle comporte une tête dans le prolongement d’un cou massif et couronnée d’un bourrelet, des épaules marquées, et ce qui est interprété comme des seins et un collier. Des représentations similaires (avec seins et collier) apparaissent gravées sur les orthostates de monuments mégalithiques armoricains du Néolithique final. On trouve également de telles représentations anthropomorphes dans des hypogées du département de la Marne ou sur des stèles d’Île-de-France.

Les corpus les plus importants de statues-menhirs du Néolithique moyen ou final (de – 4000 à – 2500) sont en Provence (une quarantaine de stèles), dans le Languedoc (une soixantaine de statues) et le Rouergue (Aveyron et Tarn ; une centaine d’exemplaires). Chaque groupe régional a une identité stylistique propre, par la morphologie et la représentation de parures, armes et accessoires.

En Corse et dans le Massif alpin, les statues-menhirs sont datées de la fin du Néolithique (vers – 2800 à – 2300) voire de l’Âge du Bronze (au cours du IIème millénaire av. J.-C.), mais pourraient être des réutilisations de stèles plus anciennes (dès – 3200).

Les transformations de statues (changement de genre, de décor, d’orientation…) sont en effet attestées, montrant le temps long et évolutif de cette statuaire préhistorique.