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Le jardin de La Grande-Vigne

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Quelques pas en aval du port de Dinan, le musée Yvonne Jean-Haffen surplombe la vallée de la Rance, au confluent de celle-ci avec le ruisseau de l’Argentel. Installé dans l’ancienne résidence de l’artiste, il prend place dans le magnifique jardin de La Grande-Vigne, fruit d’une longue histoire qui continue de s’écrire, aujourd’hui tourné vers l’écologie et l’éducation à l’environnement. Comme le nom du jardin l’indique, de la vigne était autrefois cultivée sur place par les moines du prieuré de la Magdeleine-du-pont, installés sur la rive opposée dès le 11ème siècle, époque à laquelle le pont qui relie les deux rives de la Rance fut construit, faisant la prospérité de Dinan. Orientés sud-est, ces versants escarpés de la rive gauche se prêtaient idéalement à la culture de la vigne en terrasses, afin de préparer vins de messe et vins médicinaux. Cela en fait probablement le plus ancien jardin de Dinan !

On ne trouve ensuite, jusqu’au début du 19ème siècle, que des traces limitées de l’occupation des lieux. La physionomie actuelle du jardin s’esquisse alors, au gré des propriétaires. Sous Napoléon, entre 1804 et 1809, la Rance est canalisée, ce qui nécessitait beaucoup de chaux. Un four à chaux – encore visible aujourd’hui – est construit à la Grande Vigne. Louis Bonnier, propriétaire des lieux, fait ainsi fortune et construit la maison en 1830. Il agrémente alors le jardin de terrasses, passages, escaliers et tourelles. Le domaine est ensuite racheté dans les années 1840 et voit différents locataires britanniques se succéder, venant notamment profiter des eaux ferrugineuses de la source proche de la Fontaine-des-eaux. Ils apportent dans leurs bagages acacias, buis, sternbergias ou encore rosiers rares, avec une variété telle que la Neige-Blanche. On peut ainsi admirer, à l’arrière de la maison, un rosier d’environ 150 ans ! Une certaine Miss Mac Callum, qui installe au début du 20ème siècle une école pour jeunes filles à la Grande Vigne apporte également au jardin allées et rocailles.

En 1937, neuf siècles après la plantation de vignes par les moines, Yvonne Jean-Haffen découvre les lieux, à l’abandon depuis plusieurs années. Cherchant alors un pied à terre en Bretagne, où elle travaille de plus en plus régulièrement, elle décide de racheter La Grande-Vigne pour y vivre et y installer son atelier. Comme elle le racontait à la fin de sa vie, elle tomba sous le charme des deux hectares de jardin, à l’abandon : “Je n’oublierai jamais, cette veille de Pentecôte 1937, la promenade dans les petits chemins à la sortie de Dinan avec un employé de l’agence : l’escalade du mur de clôture parce que la clef de la porte avait été égarée et notre atterrissage dans le plus touffu, le plus imprévu des domaines (…) Je ne m’attardais pas dans la maison, le jardin m’attirait par son mystère. Des ronces, des orties, des plantes folles l’envahissaient de partout mais au milieu de ces broussailles, des roses apparaissaient dans la verdure (…) Et puis la vue sur le viaduc et les clochers de Dinan, sur la rivière, le vieux-pont, les quais, la ferme, le moulin, toutes les prairies et ce vallon chantant de l’Argentel. J’étais littéralement envoûtée”.

Tout au long de sa vie, au fil des saisons, La Grande-Vigne fournit à Yvonne Jean-Haffen un espace de travail et d’inspiration toujours renouvelé, comme en témoignent ses nombreuses œuvres représentant les lieux. Elle s’emploie également à agrémenter le jardin et à cultiver verger et potager, fortement aidée par Amédée, jardinier et homme à tout faire des lieux. En 1987, touchant à la fin de sa vie, Yvonne Jean-Haffen décide de donner la maison et le jardin de La Grande-Vigne, ses meubles et son fonds d’œuvres à la ville de Dinan, qui l’ouvre au public en 1993.

Aménagé et entretenu écologiquement depuis une vingtaine d’années par Yves Guillou, jardinier qui réalise également de passionnantes visites guidées, le jardin est aujourd’hui un refuge pour de nombreuses espèces faunistiques et floristiques, domestiques et sauvages. Ormes, papillons, molènes, abeilles maçonnes, muriers de Chine, tapis de cyclamens, lézards, oiseaux, cardères, hérissons ou fouines y cohabitent, au gré des saisons. Un verger conservatoire, des moutons d’Ouessant et des ruches font également partie du paysage, où la vigne a également fait son retour… Bref, le jardin de La Grande-Vigne est un magnifique lieu de balade, de plaisir et d’éducation à la nature !