Développé depuis une dizaine d’années, un projet du musée consacré à Paul et Marguerite Sérusier est en passe de voir le jour, en 2025, à Châteauneuf-du-Faou. Petite commune rurale du centre du Finistère nichée entre les Monts d’Arrée et les montagnes Noires, sur les hauteurs de l’Aulne, Châteauneuf-du-Faou est relativement éloigné de l’offre culturelle finistérienne, malgré la proximité du Château de Trévarez ou encore la présence du festival Fest ar Jazz. Le musée Sérusier, qui fait l’objet d’une campagne de financement via la Fondation du patrimoine, souhaite notamment pallier en partie à cela et s’inscrit dans une volonté globale de redynamisation de la commune, également accompagnée dans le cadre du programme « Petites villes de demain ».
Paul Sérusier découvre Châteauneuf-du-Faou et ses environs en 1893, après des séjours à Pont-Aven et au Pouldu lors des années précédentes, au cours desquelles il rencontra notamment Paul Gauguin. Dès lors, charmé par les paysages vallonnés et mystiques alentours, l’artiste y séjourne chaque été pour y travailler, avant de s’y installer définitivement en 1906. Marguerite Sérusier s’y installe quant à elle après son mariage avec Paul en 1912. Ils y vécurent et créèrent tous les deux jusqu’à leurs décès : en 1927 pour Paul, et en 1950 pour Marguerite. Outre des dessins et peintures de chevalets inspirées par la commune et sa région, il reste de la présence des Sérusier sur place des décors architecturaux, dont ceux du baptistère de l’église Saint-Julien.
Le futur musée a notamment pour objectifs de valoriser et mieux connaître le travail des Sérusier et la place de celui-ci dans l’histoire de l’art, notamment de la période châteauneuvienne. Il s’agit également de proposer une offre culturelle localement, ainsi que de mettre en valeur les paysages et le territoire via l’œuvre des artistes. En complément du musée, un parcours extérieur pour découvrir Châteauneuf est prévu. Le projet se base sur une collection qui rassemble 104 œuvres des artistes (52 chacun), dont une vingtaine de peintures. Un tiers de ces œuvres environ concerne la période châteauneuvienne. Des œuvres d’autres artistes tels que Armand Seguin, Georges Lacombe, Paul Ranson ou Émile Bernard la constituent également.
Les travaux du musée, débutés en 2023, devraient s’achever au printemps 2025. Les œuvres pourront ensuite intégrer le bâtiment. Inventaire des collections, constitution de dossiers d’œuvres et chantier des collections ont également été entrepris. L’ouverture du musée est ainsi espérée pour l’été 2025, avec également en ligne de mire une candidature à l’appellation « musée de France » !