Des galettes au Moyen-Âge en Bretagne ? Les fouilles du site de l’ancienne abbaye de Landévennec ont livré plusieurs récipients circulaires à fond plat, identifiés à des galettières. Cette forme, dont on ne trouve pas d’équivalent en France à la même période, est le plus souvent associée à la céramique onctueuse. Les contextes de découvertes couvrent une pérode allant du 11ème au 16ème siècle et concernent aussi bien des sites élitaires que des habitats paysans. Lorsqu’il peut être restitué, le diamètre des galettières est souvent large (jusqu’à 48 cm), mais des exemplaires de plus petits formats sont également signalés (25-27 cm).
Les parois, courtes et évasées, sont épaisses et s’inscrivent, sur la face interne, dans la continuité du fond. La base est généralement peu marquée sur la face externe. La céramique dite « onctueuse » est une céramique médiévale commune, dont la matière première provient probablement du gisement de serpentinites de la baie d’Audierne. Elle employée le plus souvent pour la confection de récipients courants, servant au stockage ou à la cuisson des aliments. Sa forte teneur en talc, ainsi que la faible température de cuisson de la pâte, en font un matériau calorifuge et réfractaire, présentant une bonne résistance aux chocs thermiques.
En Bretagne, l’utilisation de récipients en terre cuite pour la cuisson de plats réalisés à partir d’une pâte de farine liquide (crêpes, farinen) est signalée en Bretagne dans quelques textes, à la période moderne et contemporaine. Ce type de cuisson est encore pratiqué, par exemple, pour la préparation traditionnelle de l’injera dans la corne de l’Afrique. Les analyses réalisées sur deux des galettières médiévales mises au jour sur le site de l’ancienne abbaye ont permis de mettre en évidence leur utilisation à des température de cuisson relativement élevées (240-270°C) et la présence de beurre.
Texte : BARDEL A. et al, 2020 « Pour une archéologie des crêpes bretonnes », in Et vous ? Etes-vous crêpes ou galettes ? Spézet : Coop Breizh, 19-28
