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Portrait de l’empereur Galba

Musée de Dinan

Dinan

Archéologie - Histoire - Arts décoratifs - Techniques
© Service Culture et Patrimoine Pôle Musée et Collections

Ce Portrait de l’empereur Galba fait partie de la collection originelle du Musée de Dinan créé en 1845 par Luigi Odorici, érudit d’origine italienne. Passionné par l’Histoire et les Arts, Luigi Odorici (1809-1892) se constitue une collection personnelle dont est issu cet émail. Arrivé à Dinan en 1835, l’Italien poursuit l’enrichissement de sa collection, avant de la vendre à la Ville de Dinan et d’en devenir le tout premier conservateur, jusqu’à sa mort en 1882.

Cet émail, peint sur cuivre, figure l’empereur romain Galba (3 av. J.C – 69 ap. J.C.) en grisaille sur fond noir, de profil à droite, la tête laurée polychromée. Le pourtour de la plaque est fileté d’or et dévoile le nom de l’empereur, suivi du chiffre romain VII, indiquant que cet émail faisait partie d’une série de 12 émaux, représentant les 12 premiers empereurs de l’Empire Romain : César, Auguste, Tibère, Caligula, Claude, Néron, Galba, Othon, Vitellius, Vespasien, Titus et Domitien. Si l’artiste a produit cette série, d’autres émailleurs ont également représenté ces empereurs. En effet, le graveur italien Marcantonio Raimondi (1480-1534) avait représenté ces premiers dirigeants de l’Empire Romain à travers ses gravures. Celles-ci ont connu un immense succès, d’où la reprise de ce thème par les émailleurs du 17ème siècle.

Il semblerait que cette œuvre puisse être attribuée à Jacques Ier Laudin (1627-1695), émailleur à Limoges, ville qui s’est particulièrement illustrée dans le domaine des arts du feu (porcelaine, émail, verre, etc.). Si l’art de l’émail est né pendant l’Antiquité à Mycènes en Grèce, Limoges a su, dès le 13ème siècle, apprivoiser, exploiter et renouveler le travail de l’émail. Les émailleurs de la ville ont saisi toutes les possibilités que pouvaient leur offrir la matière et la technique, donnant lieu à de radicaux renouvellements qui ont fait la renommée de la ville à l’échelle européenne. L’émail de Limoges a ainsi connu trois grandes périodes : l’émail champlevé (du 13ème au 14ème siècle), l’émail peint (du 15ème au 18ème siècle) et l’émail contemporain (depuis le 19ème siècle).

Le présent émail relève de la deuxième période, l’émail peint. L’émail, une sorte de pâte composée de minéraux, se vitrifie lors de sa cuisson et peut être coloré par des pigments, puis appliqué sur un support. La technique de l’émail peint consiste à superposer, sur une plaque de cuivre, au pinceau, des couches d’émail de différentes couleurs, puis une couche d’émail transparent afin d’obtenir un aspect lisse. Pour ce Portrait de l’empereur Galba, une technique supplémentaire a été
utilisée, celle de la grisaille : la plaque de cuivre est recouverte d’un émail noir, le sujet est ensuite peint de couches blanc de Limoges de différentes intensités, pour obtenir des effets d’ombres et de lumières et donner ainsi du relief au sujet.

Le travail de l’émail à Limoges, bien que florissant depuis le 13ème siècle, ne répondait pas à un cadre juridique clairement établi, comme c’était pourtant le cas sous l’Ancien Régine pour les autres corps de métiers. En effet, durant sa première période (l’émail champlevé, du 13ème au 14ème siècle), les métiers des émailleurs et des orfèvres limougeauds étaient extrêmement liés, notamment pour la création d’objets religieux, pour lesquels les décors d’émaux étaient particulièrement prisés ; certains émailleurs sont même cités dans les sources en tant qu’orfèvres. Les émailleurs se différencièrent peu à peu des orfèvres pendant la deuxième période (l’émail peint, du 15ème au 18ème siècle), sans pour autant se doter d’un cadre juridique : leur métier était plus ou moins assimilé à celui des peintres. Plusieurs raisons expliquent ce rapprochement : d’une part, l’évolution de l’art de l’émail lui-même, qui est peint sur son support ; d’autre part, il est reconnu aux émailleurs leurs compétences dans le domaine de la peinture et du dessin ; en outre, l’auteur du premier émail peint reconnu en France n’est autre que l’illustre peintre enlumineur Jean Fouquet (vers 1420 – entre 1478 et 1481). Ainsi, les émailleurs n’étaient pas dotés de statuts ; ils étaient, en outre très peu nombreux.

Toutefois, l’art de l’émail était transmis selon des coutumes qui leur étaient propres. L’apprentissage du métier se faisait au sein de la cellule familiale, et la profession se transmettait de façon directe ou collatérale dans une même famille. Il était rare que les émailleurs forment au métier des personnes extérieures à leur environnement familial. Il est à noter que l’auteur de ce Portrait de Galba, Jacques Ier Laudin, fait lui-même partie d’une longue lignée d’émailleurs : son père Noël Ier Laudin, son frère Nicolas Laudin, ses neveux Noël II Laudin et Jacques II Laudin. L’atelier familial restera plus d’un siècle en activité.

 

Service Culture et Patrimoines – Pôle Musée et Collections – CM – Ville de Dinan

 

Bibliographie

BAUTIER Anne-Marie. « Le thème des douze Césars dans les émaux peints de Limoges (16ème-17ème
siècle) ». Bulletin de la Société Archéologique et Historique du Limousin. 1990, Tome 118, p.64-105.
BEYSSI-CASSAN Maryvonne. Le métier d’émailleur à Limoges : 16ème – 17ème siècles. Limoges : Presses
Universitaires de Limoges (PULIM), 2006. 484 p. (Coll. Histoire)
FERRER Jean-Marc, NOTIN Véronique. L’art de l’émail à Limoges. Limoges : Culture & Patrimoine en
Limousin, 2005. 159 p. (Coll. Patrimoine en poche)
TABURET-DELAHAYE Elisabeth, DRAKE BOEHM Barbara (dir.). L’œuvre de Limoges : Emaux limousins
du Moyen-Âge, cat. expo., Paris, Musée du Louvre (23 octobre 1995 – 22 janvier 1996). Paris : Réunion
des Musées Nationaux, 1995. 478 p.